Bien choisir sa moto
Le choix d'une moto est toujours une étape délicate. Quelle cylindrée acheter ? Quel style de moto convient le mieux à l'usage que nous faisons de la moto ? En débutant avec une 125 cm³ ou une 500 cm³ puis une 600 cm³, l'on apprend progressivement à maitriser la vitesse, le freinage, le duo, ainsi que le poids de la moto et sa tenue de route.
Une moto à sa taille
Avant d'acheter une moto il faut l'essayer ! Vous me direz à juste titre que les concessionnaires ne le proposent quasiment jamais, et que si vous leur demandez, la réponse se solde souvent par la négative. A cela une parade fort simple, il vous suffit d'essayer une moto de même modèle auprès d'un particulier ; chaque semaine les journaux gratuits sont pleins d'annonces de motos à vendre, avec un peu de patience vous devriez trouver le modèle que vous convoitez. Cette étape est essentielle, surtout pour les motards de grande ou de petite taille. Une hauteur de selle trop haute occasionne un problème d’équilibre, surtout lorsque la moto est à l’arrêt. Les jambes trop repliées engendrent une mauvaise position et donc de mauvais réflexes de la part du pilote. Les pieds trop en arrière rendent le passage des vitesses pénible ; à l'inverse les pieds trop en avant entrainent une mauvaise sensation de tenue de route.
Une puissance adaptée
L'argument de vente des constructeurs moto est souvent la puissance du vehicule. Les constructeurs imposent ce choix via des média intéressés par le sport ; une publicité gratuite, qui tend à diriger les jeunes vers le monde des sportives. Si la legislation francaise bride les moteurs à 100 ch, cette puissance suffit largement pour se planter.
"Sans maitrise la puissance n'est rien"
, tel est le slogan de la marque Pirelli. Il est vrai que le choix de la cylindrée devrait s'imposer assez facilement, tenant compte de l'expérience du motard. Si une moto trop "molle" ne permet pas d’accélérer suffisamment pour se dégager du traffic, une moto trop puissante est difficile à maîtriser sur sol glissant. La brutalité de la moto est surtout dûe au couple plus qu'à la puissance en elle-même. Ainsi une quatre cylindres japonaise de 100 ch et de 10 m.kg à 10500 tr/min ne sera pas dangereuse sur sol glissant car le moteur réagira de manière linéaire (cette même linéarité, qui a souvent été reproché à la marque Honda, reste un gage de facilité). Prenez les memes 100 ch et 10 m.kg et injectez les dans un bicylindre. Les 10 m.kg vont être atteint à 5000 tr/min (ou plus bas dans les tours) et la plage utile du moteur s'en trouvera d'autant réduite. Le moteur est dit coupleux, mais devient très difficile à maitriser sur sol glissant. Que dire si les mêmes caractéristiques étaient implantées dans un monocylindre... Il reste que les bicylindres de moyennes cylindrées sont d'excellent choix pour rouler, personnellement je regrette souvent le moteur de la Suzuki GS500E, qui était doux, vif, joueur et facile.
Le poids de la moto
Le poids de la moto intervient en corrélation avec d'autres facteurs. Un grand sur une petite moto va pouvoir maîtriser plus facilement un poids conséquent qu'un petit sur une grande moto, stabilité oblige. Plus la moto est lourde et plus il faut de force pour la maîtriser, mais également plus elle est stable en ligne droite ; inversement plus la moto est légère plus il conviendra de se méfier de sa stabilité sur route. Trop lourde, la moto engendrera une réelle pénibilité des manoeuvres qui deviendra vite lassante ; et n'oubliez pas que la force du motard tend à diminuer avec l'âge.
Les différents types de moto
Les motos basiques
Un entretien peu couteux et une consommation faible en font des motos économiques. Ce sont des motos agréables en agglomération, passe-partout et qui demandent peu d’entretien, tout en étant fiables. Elles ne sont pas pensées pour le duo, mais cela reste envisageable pour dépanner sur un petit trajet. Les 125 tendent à surcôter sur le marché de l'occasion, tout en ayant été massacré par un proprietaire n'ayant pas respecté le temps de chauffe ou les fréquents controles d'huile (pour les 4 temps) : opter donc pour une moto neuve si votre budget le permet.
Les trails
Monocylindre, ou multicylindres ? Si les trails puisent leurs sources dans le "Paris-Dakar", il s'éloigne d'année en année du concept de moto de baroudeur pour devenir moto citadine ou routière déguisée en habit champêtre. Fort de suspensions à grands débattements et d'une hauteur de selle conséquente, les trails sont confortables, mais demeurent la panacée des grands gabarits. A noter que les supermotards sont maintenant produits en série par des marques comme KTM ou Husqvarna, afin de satisfaire une catégorie de motard amoureux de fun et de glisse.
Les customs
Custom signifie personnaliser en anglais. Les customs sont assimilés aux Harley-Davidson et autres choppers. Les japonais ont voulu combler cette niche de marché sur laquelle ils n'étaient pas présents. Si les customs de cylindrées inférieures à 1000 cm³ restent des motos envisageables pour debuter, ce n'est pas le cas des cylindrées supérieures, du fait d'un poids conséquent. Les motos avoisinnent souvent les 350 kg et demandent beaucoup d'attention lors des manoeuvres à basse vitesse, étant souvent mal secondées par un rayon de braquage important.
Les roadsters
Dans le pur esprit du Joe Bar team, voici les "descendants" de la V-Max et de la Ducati monster. Deux roues, une selle, un guidon et un moteur survitaminé, souvent issu d'une sportive, voila le cocktail pour faire un roadster. Le roadster est la tendance actuelle, celle de la moto bonne à tout, bonne à rien, et propice a toutes les excentricités du fait de sa maniabilité. D'une tarification et d'une cylindrée très variable, le roadster tend à se diversifier pour occuper le plus de niches de marché possible au risque de s'éloigner de l'esprit de la catégorie.
Les sportives
Exclusives les sportives coutent chères à l'entretien (pneus tendres et larges, kit chaine, huile, assurances, etc). Osons le dire, les sportives ne servent à rien sauf à tomber le chronomètre sur circuit ! L'appui prononcé sur les bras fatigue poignets et dos en ville et la bulle orientée cx ne protège que très peu son pilote s'il n'est pas en limande.
Les routières
Les routières sont taillées pour la route, elles offrent une meilleure protection aux intempéries et un meilleur confort que les autres motos. Le passager bénéficie d'une place correcte et le duo peut être envisagé, même sur des motos de cylindrée moyenne comme la bandit 600 S. En cylindrée moyenne c'est le type de moto le plus polyvalent et le plus accessible. En grosse cylindrée la routière devient exclusive de part sa tarification, et son poids. De même est-il peu judicieux de rouler en ville avec une grosse routière équipée de ses sacoches latérales.
